La fonte des glaciers : quand la maison s’effondre

La fonte des glaciers : quand la maison s’effondre

Crédit photo : Annie Spratt via Unsplash

Depuis quelques années, on parle de plus en plus de l’urgence climatique. L’écoanxiété est devenue un vrai problème : comment aider notre planète quand on ne sait pas quoi faire à l’échelle individuelle? Il y a ceux qui veulent du changement, mais qui se sentent impuissants et ceux qui nient ce problème. Mais plus les années passent, plus on devient spectateur d’un désastre irréversible auquel on participe sans vraiment le réaliser. En prenant un verre en plastique à usage unique chez Starbucks, en conduisant toujours pour se rendre au travail ou en priorisant une alimentation carnivore.

À cause des comportements égoïstes des humains, les animaux souffrent. Les ours polaires en Arctique ont de moins de moins de place pour vivre et ne peuvent pas continuer leur mode de vie normal, ce qui les force à se tourner vers des territoires qui ne sont pas adaptés pour eux. Plusieurs autres espèces sont également prises avec le même problème et sont presque en voie d’extinction. Même si tout cela est difficile à réaliser, on peut faire quelque chose pour aider.

Le point de non-retour de l’environnement 

La semaine passée, on lisait dans les journaux que la situation climatique au Groenland est devenue irréparable. Que, même si on décidait aujourd’hui de ne plus participer aux changements climatiques, ce qui est impossible en soi, on ne pourrait pas empêcher les glaciers de fondre. C’est dans un communiqué de presse de l’Université d’Ohio State qu’on apprenait cette nouvelle. En effet, la quantité de neige n’est plus assez importante en comparaison à cette fonte des glaces. La calotte glaciaire a donc atteint un point de non-retour. Ce qu’on ne sait pas, c’est que le Groenland est une île gigantesque (presque 4 fois la superficie de la France!) et qu’elle est constituée de 85 % de glaciers. C’est l’endroit qui est le plus touché par les changements climatiques. Mais alors que certains pourraient penser que ce problème ne les concerne pas, que c’est loin d’eux, il faut savoir que c’est des dizaines de millions de personnes partout à travers le monde qui sont affectées par ces changements.

Depuis plusieurs années déjà, on est conscients que la situation est problématique et qu’il faut agir. On sait que c’est notre devoir de prendre la parole et de faire changer les choses. À l’automne passé, Greta Thunberg a encouragé des millions de personnes dans plus de 150 pays à faire part de leurs inquiétudes en lien avec cette crise. Malheureusement, tant qu’il va y avoir des personnes qui ne croient pas aux changements climatiques, la situation ne pourra pas changer drastiquement. En peu de temps, la situation s’est vite détériorée et demande une attention encore plus grande. Certains se prélassent au soleil pendant les nombreuses canicules de l’été 2020 sans se demander ce qui se cache derrière toute cette chaleur. Il est important de se poser des questions à la suite de cette récente étude. Qu’est-ce que je peux faire, maintenant plus que jamais, pour aider à réduire le changement climatique? Qui est-ce que ça affecte au final? Est-ce que les humains sont les seuls à être victimes de cette crise? Plusieurs animaux vont perdre leurs maisons avant que nous perdions la nôtre. Comment est-ce qu’on se sentirait si notre propre maison s’effondrait du jour au lendemain?

Les animaux perdent leurs maisons

Selon le World Wildlife Fund (WWF), le plus vieux et plus épais glacier arctique a diminué en volume de quatre-vingt-quinze pour cent. Pendant que ces glaciers continuent rapidement de fondre, les ours polaires ainsi que d’autres animaux arctiques sont forcés de changer de territoire, ce qui les amène à entrer en conflit avec les humains et qui devient une menace de plus à leur survie. En fait, ce genre de problème a déjà commencé. Dans les dernières années, des ours polaires ont été vus proches de territoires habités par des hommes alors qu’ils essayaient de se trouver une nouvelle maison. Un article de 2019 par Global News souligne que 50 ours polaires ont été trouvés en train de fouiller dans des poubelles à la recherche de nourriture dans une petite ville en Russie de 3000 personnes environ.

Les animaux les plus affectés 

Selon Julie Lacaz de National Geographic, les animaux arctiques qui sont, actuellement, les plus à risque des impacts des changements climatiques dans le monde sont : la mouette ivoire, le narval, les copépodes, la morue polaire, le harfang des neiges, le bœuf musqué, le mergule nain et le renard arctique. Seulement dans les territoires arctiques canadiens, 456 espèces existent selon les rapports de 2013. Aujourd’hui, plus de quarante pour cent de ces espèces sont considérées comme étant en voie d’extinction. Dans ces espèces à risque, celles qui seraient le plus en danger sont : le narval, les baleines boréales, les bélugas, les ours polaires, les caribous et les morses.

Une de ces espèces, l’ours polaire, fait partie de ceux qui sont le plus touchés par les changements climatiques. Dans une étude dirigée par les chercheurs Hamilton et Derocher en 2018, il restait environ seulement 23 000 ours polaires dans le monde. Environ soixante pour cent des ours polaires vivent dans ou près du Canada et les quarante pour cent restants sont répartis aux États-Unis (Alaska), en Russie, au Groenland et en Norvège. De toutes les 19 populations d’ours polaires restantes, celle de la Baie d’Hudson du Canada est une de celles à avoir le plus souffert. Elle a vécu une diminution de trente pour cent entre 1987 et 2017 (environ un pour cent de diminution par année). Pour avoir une meilleure idée de la vitesse de la fonte des glaciers de 1984 à 2016, jetez un coup d’œil à cette carte interactive faite par la NASA

Les conséquences qui menacent leur mode de vie

Au rythme que les glaciers fondent actuellement, l’Arctique n’aura plus de glace en 2040 selon le World Wildlife Fund (WWF). Les ours polaires donnent naissance, se reposent et chassent à partir de ces glaciers. La survie d’un ours polaire dépend de ses trouvailles de chasse. Donc s’il n’y a plus de glace, il y a moins de chances qu’il trouve de la nourriture, ce qui réduit ses chances de survie et qui, ultimement, réduit ses chances de reproduction. D’autres animaux comme les phoques et les morses dépendent aussi de ces glaciers pour donner naissance à leurs bébés, pour se reposer et pour chasser. Sans toute cette glace, leurs vies sont en grand danger, et donc ils ont plus de chances d’être en voie d’extinction. 

Et qui en paie le prix?

Les animaux ont souvent subi des préjudices par la faute de l’homme. Notre rapport aux animaux est problématique : on les voit souvent comme des êtres sans émotion qui existent seulement dans le but de satisfaire nos besoins, autant « essentiels » que purement superficiels. En effet, la consommation de viande a souvent été comprise comme étant essentielle à une alimentation saine, ce qui a été démenti avec le temps, alors on exploitait les animaux pour se nourrir. Même aujourd’hui, avec ces connaissances que nous avons, autant sur la cruauté animale que sur les régimes alimentaires possibles, on continue à maltraiter les animaux dans un but purement égoïste. Soit on les rend invisibles en discréditant l’importance de leurs sentiments, soit on les rend trop visibles en les exposant avec des touristes ou en les enfermant dans les zoos. 

Ce rapport problématique nous amène à réduire l’importance de la sécurité des animaux dans leur environnement. En ce moment, plusieurs animaux sont en danger d’extinction à cause de l’homme. Soit parce qu’il les chasse pour les rajouter à sa collection, soit parce qu’il s’occupe tellement mal de sa planète que les territoires se désagrègent. La pollution, la déforestation et les changements climatiques sont tous des raisons de disparition de races entières d’animaux. Et on est, en tant qu’humain, responsables de ces trois facteurs, et malgré cela, on se préoccupe plus de notre confort physique que du leur.

Si les changements climatiques alarmants en ce moment menacent la vie de plusieurs animaux arctiques, c’est parce qu’on n’a pas été capable, en tant que société, de croire en ce problème réel et de changer nos habitudes de vie. Et c’est toujours ça le problème : l’homme a beaucoup de difficulté à changer sa façon de faire les choses. Malheureusement, ce sont les animaux qui en paient souvent le prix. Ils écopent avant nous, et nous les regardons disparaître sans trop nous poser de questions. 

Ce qu’on peut faire 

Apprendre les réalités des conséquences des changements climatiques sur les animaux et les humains peut être décourageant et difficile. La bonne nouvelle est qu’il y a toujours quelque chose qu’on peut faire pour apporter un changement positif. Plusieurs actions importantes peuvent être prises, autant au plan individuel que communautaire et politique.

Changement individuel

Dans le combat pour l’environnement, il est possible de faire une différence à l’échelle individuelle. Plusieurs petits changements dans le quotidien peuvent aider tels que prendre plus souvent le bicycle ou les transports en commun qui est déjà une bonne initiative pour réduire l’émission de pétrole. Sinon, recycler le plus possible, et de la bonne façon est une manière d’aider, car on sait que le plastique contribue énormément à la pollution. Avoir un mode de vie zéro déchet est également une magnifique initiative.

Planter un arbre peut sembler innocent, mais ça aide à produire plus d’oxygène, à nettoyer l’air et à sauver de l’énergie. Amener ses sacs réutilisables et encourager des compagnies vertes sont de bonnes façons de diminuer son empreinte écologique. Tu peux faire un don unique ou mensuel au World Wildlife Fund qui travaille avec les communautés et le gouvernement pour aider à prévenir les hausses de températures qui mènent aux changements climatiques. 

Un des changements individuels qui peut avoir le plus gros impact sur le changement climatique est la consommation de produits d’origine animale. Avec tous les bons produits à base de plantes et les recettes alléchantes disponibles, il n’y a pas de meilleur moment pour devenir végane que maintenant! 

Finalement, consultez la liste des actions individuelles qui ont le plus d’impacts créée par des scientifiques pour en apprendre plus sur les manières de faire un changement dès aujourd’hui. 

Changement communautaire

Deviens un leader dans ta communauté en rejoignant un organisme déjà existant qui aide à la protection des animaux arctiques ou, encore, pars ta propre organisation! Créer un changement pour aider l’Arctique au sein de ta communauté pourrait être aussi simple que de partir un club de lecture où tu ouvres des discussions, chaque semaine, sur l’environnement et sur les vies animales menacées par les changements climatiques. Porte-toi volontaire dans une fondation proche de chez toi qui vient en aide aux animaux ou encore auprès d’une faculté de sciences environnementales dans une université. Pose des questions sur les manières de protéger les animaux de l’Arctique. Rejoins un organisme en ligne comme le Polar Bears International et découvre leurs projets visant à sauver les animaux du Nord. Apprend en plus sur les différentes façons de t’impliquer aujourd’hui au : https://polarbearsinternational.org/get-involved.

Changement politique

Aide à réduire les gaz à effets de serre qui accélèrent la fonte des glaciers en signant cette pétition pour faire pression sur le gouvernement des États-Unis et pour qu’il agisse maintenant. Rejoins ou organise une protestation visant à demander aux gouvernements locaux de faire des actions immédiates pour changer les choses et mettre en place des mesures pour protéger l’Arctique et les animaux concernés. Utilise ton pouvoir d’acheteur en tant que consommateur et prends l’initiative d’acheter seulement des produits provenant de compagnies vertes. Vote pour un premier ministre ou pour un dirigeant qui reconnaît l’existence des problèmes climatiques et qui les considèrent comme urgents au point de passer aux actes maintenant et de créer un changement au long terme.

Il faut agir

Avec la situation environnementale qui devient plus urgente chaque jour, il faut se remettre en question et se demander quelle est notre place dans ce combat. On ne peut plus regarder aveuglément le monde autour de nous. Il est temps de comprendre les réelles conséquences des changements climatiques et agir de manière à faire une différence pour ceux qui sont le plus touchés. Si la situation environnementale continue à se détériorer aussi rapidement, ce sont plusieurs animaux arctiques qui vont perdre leurs maisons et leur mode de vie, sans compter ceux qui l’ont déjà perdu. Encore pire, ils pourraient disparaître en tant qu’espèce. 

Alors que plusieurs espèces sont menacées d’extinction, les ours polaires ont subi certains des effets les plus atroces du changement climatique ces dernières années. Il existe plusieurs façons d’aider dans la lutte contre le changement climatique en participant à sauver la faune de l’Arctique au niveau individuel, communautaire et politique. Il est temps de penser aux répercussions de nos actions collectives pour pouvoir aider ceux qu’on affecte au quotidien.