Montréal 15 janvier 2019 – À la suite d’un article du Journal de Montréal paru le 14 janvier dernier, la Société pour la protection des animaux Canada (SPA Canada) déplore l’attente interminable de la mise en place d’un centre animalier géré par la Ville de Montréal, projet qui devait avoir lieu initialement en 2016.

C’est grâce au reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada lors de l’infiltration d’un enquêteur de la SPA Canada au Berger Blanc en 2011 que les atrocités faites en ce lieu ont pu être rendues publiques. À la suite de l’infiltration, la SPA Canada a organisé plusieurs moyens de pression sur la Ville, dont des manifestations populaires et des coups d’éclat médiatiques. Le maire en poste à ce moment, Gérald Tremblay avait promis la construction d’un tel centre pour 2016 au coût de 23 millions. L’ex-maire Denis Coderre avait promis le centre pour 2018 et avait ensuite reporté en 2019.

Pour sa part, l’administration de Valérie Plante désire poursuivre des études sur le sujet en 2020 et 2021 ce qui fait que le projet ne verra pas le jour avant minimum 2022. Pendant ce temps, les animaux errants ou dont les propriétaires veulent se départir situés dans les arrondissements desservis par le Berger Blanc continus d’être pris en charge par une fourrière à but lucratif dont on ne peut s’assurer du bon fonctionnement et surtout des soins optimums investis aux animaux. « Depuis la diffusion du reportage en 2011, nous recevons toujours des appels de dénonciateurs qui se plaignent des services du Berger Blanc », commente Dominique Routhier, directrice de la défense des animaux à la SPA Canada.

Bien que le Berger Blanc dit avoir changé ses pratiques depuis 2011, le problème de fond n’est pas seulement relié à la qualité des soins, mais aussi au fait qu’une entreprise à but lucratif s’enrichit sur le dos des animaux. Il y a quelque chose de tordu là-dedans. Alors qu’il n’est pas du tout profitable de gérer une fourrière selon tous les experts et études dans le domaine, le Berger Blanc trouve moyen de s’enrichir. Il faut donc se poser la question où sont réduites les dépenses pour arriver à faire du profit?

La SPA Canada réitère qu’il revient légalement à la ville de gérer ce service public. « On parle ici d’être vivants, c’est la moindre des choses que la ville prenne elle-même en charge la gestion des animaux sur son territoire. C’est un service public qu’on devrait s’attendre d’une ville et non d’une compagnie à but lucratif, surtout qui gère des êtres vivants faisant partie intégrante des familles », mentionne Mme Routhier. De plus, la gestion faite par la ville serait gage de bonnes pratiques vérifiables et transparentes, ce qui ne semble pas le cas des compagnies.

Les citoyens montréalais ont déjà attendu 8 ans à ce jour, il faudra encore un minimum de 3 autres années avant de voir le projet débuter. Est-ce que la Ville de Montréal attend une 2e enquête d’envergure pour agir plus rapidement? Si c’est le cas, la SPA Canada est prête à recommencer le coup. Combien d’autres animaux devront être euthanasiés, pris en charge de façon inhumaine, considérés comme des êtres d’une lointaine priorité? Malgré les bons coups de l’administration Plante en lien avec les animaux depuis 1 an, on ne peut qu’être déçu du délai que devront attendre les animaux et les citoyens montréalais avant l’ouverture du centre animalier géré par la ville.

Le reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada sur le Berger Blanc peut être visionné sur le site www.bergerblanccruaute.com